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La source d’informations quotidiennes sur l’énergie et le climat en France.
Par NICOLAS CAMUT
Avec AUDE LE GENTIL et ARTHUR NAZARET.
Infos et tuyaux à partager ? Ecrivez à Nicolas Camut, Aude Le Gentil et Arthur Nazaret | Voir dans le navigateur
— Mobilisation en Loire-Atlantique pour le futur de la centrale thermique
— L’EPR de Flamanville à deux marches du démarrage
— Des sénateurs planchent sur les catastrophes naturelles
Bonjour à toutes et à tous, nous sommes mercredi 17 avril. “Pas ouf le débat”, a commenté vers 19 heures 30 hier un spectateur de l’échange entre têtes de listes pour les élections européennes organisé hier sous l’égide de Jean-Marc Jancovici. Une suite d’interventions dans un amphithéâtre d’université, très studieuses donc et sans guère d’aspérités.
Régionaux de l’étape. L’usine de VoltR, qui recycle des batteries ou celle de Systovi, qui fabrique des panneaux solaires, mais est menacée de fermeture, et sont toutes deux installées non loin d’Angers où se déroulait le débat, ont servi d’exemple pour les candidats poussant finalement tous pour des acteurs industriels français dans la transition climatique.
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A LA (BIO)MASSE. La CGT entend mettre la pression sur EDF et le gouvernement au sujet de l’avenir de la centrale à charbon de Cordemais, entre Saint-Nazaire et Nantes. Sophie Binet, sa secrétaire générale, sera à un rassemblement au pied de la centrale à charbon ce matin.
“Le président de la République a indiqué que cette centrale à charbon devait être convertie en biomasse d’ici 2027 mais Bercy semble hésiter à engager de l’argent”, regrette Gwénaël Plagne de la Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT, contacté par mon collègue Arthur Nazaret.
Pour remplacer le charbon, le projet Ecocomubst prévoit d’utiliser des déchets verts, principalement du bois. Il est porté par EDF et le groupe Paprec et doit bénéficier du soutien de l’Europe, de l’Etat et des collectivités locales.
Dans le rassemblement, notamment, la députée du coin, Ségolène Amiot (LFI). “Le chantier n’a toujours pas commencé. EDF et Paprec essaient d’enlaidir la mariée”, s’inquiète-t-elle, vantant le “beau projet” porté par les salariés. “Pour une fois que la CGT et La France insoumise demandent le respect d’une parole du président Macron ! Il faut que le gouvernement et EDF obéissent”, ironise Matthias Tavel (LFI), élu dans une circo voisine.
“Le projet de reconversion pose un certain nombre de questions, tempère Julie Laernoes (Ecologiste), elle-aussi élue en Loire-Atlantique. Les études qui ont été effectuées sur l’aspect environnemental (énergie pour fabriquer les pellets et l’impact sur la qualité de l’air) ne sont pas concluantes.”
Et après ? La délégation syndicale a rendez-vous avec le patron d’EDF le 6 mai, espérant une rencontre conclusive. “Pour sortir en 2027 il faut que la décision soit prise avant l’été”, rappelle Gwénaël Plagne. Des échéances dont EDF a conscience ; un porte-parole indique que “les travaux se poursuivent” avant cette échéance. “L’instruction technique et économique se poursuit”, temporise également le cabinet de Roland Lescure, rencontré par l’intersyndicale la semaine dernière.
A 18 heures 30, POLITICO s’entretient avec Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste et de Place Publique aux élections européennes.
A partir de 19 heures, sommet des chefs d’Etat européens à Bruxelles.
Sénat et Assemblée nationale : Toujours en vacances.
C’EST (PRESQUE) PARTI ! Un pas de plus sur le chemin de croix de l’éternel chantier de l’EPR de Flamanville, dont le démarrage est prévu pour cet été. La phase de consultation du public chapeautée par l’Autorité de sûreté (ASN), dernière étape avant que celle-ci ne permette (ou pas) le chargement du combustible dans la cuve du réacteur et son démarrage, se termine aujourd’hui.
On a vérifié pour vous. A l’heure du bouclage de votre infolettre, 609 charmants internautes anonymes avaient donné leur avis sur le site de l’ASN, allant des “très favorables” à “pas d’accord et pas content” ou encore “nous n’avons pas les moyens, c’est de la cochonnerie”.
“C’est pas énorme”, constate Benoît Fidelon, président de la Commission locale d’information de Flamanville et maire d’une commune voisine. Il juge cependant qu’il y a eu “une vraie information du public” depuis le début du chantier en 2007, et loue le travail de l’ASN qui “a fait le maximum” pour que le démarrage de l’EPR se fasse “dans des conditions optimum de sûreté”.
Pas le même son de cloche. Pauline Boyer, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace, qui en faveur d’une sortie de l’atome, estime que la consultation a été “très courte” alors qu’il y a “beaucoup de documents” à consulter. Elle dénonce un démarrage “un peu précipité” pour un “réacteur [qui] est un fiasco économique et institutionnel”.
EDF ne fait pas de commentaire sur la consultation. “L’EPR de Flamanville 3 et les équipes sont prêtes pour le chargement [du combustible]” indique simplement un porte-parole à votre infolettre. L’ASN précise que sa décision sera prise au plus tôt dans quatre jours, sans donner de date précise.
TOUS RISQUES CLIMATIQUES. Les sénateurs s’attaquent à la prévention des catastrophes naturelles et à leur indemnisation. Une proposition de loi va être déposée fin mai, assure à votre infolettre Christine Lavarde (LR), qui travaille sur le sujet notamment avec Jean-François Rapin (LR) et Jean-Yves Roux (RDSE), rapporteurs de la mission de contrôle sur la gestion des inondations.
Les sénateurs ont potassé. Une mission d’information sur le retrait-gonflement des argiles, une autre sur les inondations, une autre encore sur l’assurabilité des collectivités… Cette initiative parachève plusieurs travaux accumulés au Palais du Luxembourg ces derniers mois.
Sur le fond, la PPL devrait prévoir, entre autres, des mesures pour affecter des moyens à la prévention, maintenir une offre d’assurance partout dans l’Hexagone, ou encore faire en sorte que les travaux post-sinistre soient raccord avec les objectifs énergétiques. Elle se veut complémentaire du rapport sur l’assurabilité des risques climatiques remis au gouvernement il y a 15 jours.
“Les réponses formulées par ce rapport ne pourront pas toutes passer par la voie réglementaire ou par le projet de loi de finances, il faudra un véhicule législatif ad hoc, plaide Christine Lavarde. Nos solutions ne sont pas toutes identiques mais nous partageons la même philosophie.”
Elle espère donc que l’exécutif soutiendra ce texte et l’inscrira à l’ordre du jour de la session extraordinaire, au risque sinon de le repousser à l’automne. Sollicité, le cabinet de Bruno Le Maire se dit prêt à travailler avec les parlementaires, sans s’avancer sur un éventuel soutien, ou un calendrier.
CIVET DE LIERRE. Depuis quelques semaines et la publication d’une tribune en pleine mobilisation des agriculteurs, Le Lierre semble être, pour plusieurs représentants agricoles, l’incarnation de l’Etat profond, qui tire les ficelles dans l’ombre. Ce réseau rassemble près de 1800 fonctionnaires, contractuels, experts et consultants préoccupés par les “blocages et les lacunes de l’action publique face à l’urgence écologique”.
“Nous ne sommes pas les seuls à faire des propositions et c’est un moment compliqué de remise en question des modèles de production, pas seulement dans l’agriculture”, répond son secrétaire général Adam Forrai, qui se défend de tout lobbying, non sans s’inscrire au répertoire de la HATVP, assurant que son action est entièrement transparente, sous la forme de notes publiées en ligne. Ma collègue Judith Chetrit vous raconte tout ça en détail.
SOUS LES BOMBES RUSSES. Après des mois de pilonnage des réseaux énergétiques, le Kremlin détruit désormais les centrales électriques ukrainiennes, mais aussi leurs réserves souterraines de gaz naturel.
Problème : celles-ci avaient été utilisées par des négociants européens au plus fort de la crise énergétique, l’hiver dernier, pour prévenir les pénuries au cas où la Russie cessait ses livraisons. Leur destruction priverait donc l’UE de capacités de stockage supplémentaires pour l’hiver prochain, alors que l’Europe n’a pas encore d’alternative au gaz russe.
Problème bis : l’Ukraine, qui exportait quotidiennement environ pour un million d’euros d’électricité jusqu’à maintenant, doit maintenant en importer, grevant ses finances déjà alourdies par l’effort de guerre. Mes collègues bruxellois Gabriel Gavin et Victor Jack vous en disent plus ici.
— Après s’être opposé à la fin de la voiture thermique, le patron de Stellantis demande de la “stabilité” à Bruxelles: “Arrêtez de changer les règles.” Propos rapportés par Les Echos.
— Dans le Nord, la mort d’un cerf, tué par un chasseur, réveille les conflits d’usage autour d’une forêt domaniale. Libération vous raconte.
Un grand merci à notre éditeur Alexandre Léchenet.